Méditer. C'est un état d'être, pas une posture. Se mettre en position du lotus, au calme dans une pièce pendant un laps de temps peut ne pas suffire si on s'arrête là, en estimant avoir fait le job.
Si, le temps de la méditation passé, on reprend notre quotidien avec nos bons vieux schémas, conditionnements et blessures sur le dos, alors on ne peut appeler cela méditation.
La meilleure façon de construire demain est d'être là aujourd'hui. (Karine Orhant)
La méditation vient avec l'envie de se rencontrer soi-même, d'aller voir au plus profond de soi, de faire en sorte qu'il n'y ait plus aucun parasite entre soi et Soi. Ces parasites peuvent être les bruits extérieurs, les mouvements du monde, les objets, en bref, ce qui nous appelle au monde extérieur. De façon plus subtile, c'est aussi les pensées, les avis que nous avons sur nous même, nos sentiments, nos croyances, nos envies, etc.
Quand un objet est perçu pour ce qu'il est et non pour ce que nous voudrions qu'il soit, alors la compréhension s'éclaire.
La méditation peut se pratiquer assise, allongée, etc, mais elle peut aussi se pratiquer en tout temps, partout où nous sommes, à chaque instant. Il "suffit" de s'observer.
Je te propose de commencer à porter ton attention sur tes faits et gestes pour commencer, dans le courant de ta vie quotidienne, surtout sans te juger! L'observation de tes pensées pourra suivre naturellement.
La meilleure façon pour moi d'expliquer ce que je souhaite te transmettre ici est de partager ce qui m'est arrivée avec un simple élastique.
Un matin comme tous les autres, j'ai à gérer l'organisation matinale et me retrouve prise dans l'élan de la routine familiale. Une fois revenue à la maison, je remarque à mon poignet un élastique à cheveux. Pourquoi ai-je un élastique à mon poignet? Certes, je l'avais remarqué enroulé au levier de vitesses de ma voiture, mais comment est-il arrivé là, je n'en n'avais pas la moindre idée. Surprise et un peu décontenancée, je me question : si j'ai eu une légère absence le temps d'emmener mes enfants à l'école, que pouvait-il m'arriver d'autre sans que je m'en aperçoive? Je continuais donc mes petites affaires de ce jour, jusqu'au moment d'incompréhension où je trouvais ce même élastique posé à côté de moi sur le bureau. Alors là, c'était quand même extraordinaire! J'avais décidé d'être vigilante pour savoir ce qu'il adviendrait de cet élastique, et je m'aperçus que cette intention n'avait durée que peu de temps car j'avais été à nouveau déroutée par cet élastique. Mon inattention était revenue à la charge bien malgré moi.
Effectivement, je m'étais laissée embarquée par les activités se succédant les unes après les autres, de manière presque automatique. En plus des choses à faire, j'avais des pensées qui s’enchevêtraient sans que je m'en aperçoive. Sous cet amoncellement d'activité interne, je ne pouvais décidément pas être là, je ne pouvais pas être consciente de ce qui se passait. Et si je n'étais pas présente, c'est que je n'avais aucun pouvoir sur la situation.
Comment changer la donne si je subis à ce point ma vie?
Il parait évident qu'être dans la Conscience de chaque instant n'est pas facile, nous y sommes tellement peu habitués.
Et pourtant... peut être que de savoir que c'est la clé nous aidera à aller en ce sens.
Tout le monde a son propre élastique. Chacun d'entre nous a le devoir de se centrer sur ce qu'il vit en lâchant les projections incessantes liées au futur, ou les ressassements du passé. Nos enfants sont des exemples en ce sens.
Et si nous arrivions à percevoir chaque situation comme étant nouvelle? si nous nous laissions de côté nos croyances pour espérer un nouveau, prêt à nous offrir le meilleur? et si c'était parce que j'imaginais le meilleur que c'est cela que j'allais vivre?
Etre au présent pour construire mon "à venir"...
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