Jeudi, fin de journée. Il me faut prendre le train pour rentrer chez moi. Cela fait quelques années que je n'ai plus pris ce genre de transport en commun. Difficulté supplémentaire : je n'ai pas acheté mon billet à l'avance et ne sait pas vraiment à quelle heure mon train décollera en raison de travaux sur la ligne (ouf pour moi : c'est une liaison très fréquentée et les trains y sont réguliers).
"C'est parce que l'intuition est surhumaine qu'il faut la croire; c'est parce qu'elle est mystérieuse qu’il faut l'écouter; c'est parce qu'elle semble obscure qu'elle est lumineuse" (Victor Hugo)
Je prends donc le tramway pour me rendre à la gare. Premier obstacle: le tram s'arrête avant d'arriver à l'arrêt prévu, en raison là encore, de travaux estivaux. Donc je descends, m'inquiète déjà de ne pas arriver à l'heure prévue sur Angers, décide de suivre le flux des voyageurs qui semble se diriger vers un abribus, pour attendre une navette relai. Je me détend. Et finalement dans cette détente, j'ai "l'idée" de regarder sur ma droite. J'analyse rapidement : c'est ok pour moi, la gare est tout prêt donc je ferai la fin du trajet à pied.
La gare a changé, elle a été complètement refaite depuis la dernière occasion que j'ai eu d'y mettre les pieds. Le temps joue encore en ma défaveur : trouver de nouveaux repères et vite! Je me rappelle ce que j'ai déjà compris de la Vie : émettre une envie et laisser faire. Alors je me répète intérieurement : "Je souhaite arriver pour 19h sur Angers afin d'être à l'heure à mon rdv". Et j'essaie de laisser faire. Je remarque mes pensées qui viennent jouer sur ma peur de louper mon train, de ne pas être à l'heure, il y a trop de monde, je ne sais pas où aller. Je vois ces pensées mais décide de ne pas les laisser m'envahir.
Je crois (croît) en moi. Et comme une porte magique qui pourrait s'ouvrir, doucement je vois mieux ce qui m'entoure. J'entends désormais ma petite voix intérieure qui m'indique quelle direction prendre. Comme si l'intuition avait pu prendre sa place et me guider, sans interférence avec le mental et ses inquiétudes.
La billetterie se trouve désormais à ma gauche. J'entre, prends un ticket car évidemment, il faut attendre. J'oscille encore un peu entre la raison qui visiblement me montre que ce sera fichu, et toujours cette envie de faire confiance à la Vie.
J04467 : je suis appelée au guichet. "Bonjour, je souhaite prendre le prochain train pour Angers". La réponse est simple "Bien sûr, il est à 18h11" soit 10 minutes plus tôt que ce que je pensais. Mais forte de mon expérience, je me laisse encore guider par mon intuition plutôt que par mes inquiétudes. Je sais que ces agitations sont issues de mon regard sur monde quand mon mental y puise de quoi alimenter les pensées.
Pour faire clair : si je pense que ça se passe mal, alors mon mental cherche de quoi répondre à cette demande inconsciente. Alors autant faire confiance que le meilleur va arriver.
Résultat : je suis montée dans le train à l'heure et je n'ai même pas eu à attendre. Parfait quoi!